Kabambi Jireh Sr. faisait partie des 13 militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA), arrêtés par la police le 11 novembre 2021 à Beni pendant qu’ils manifestaient contre la douzième prorogation de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri.

Lui ainsi que ses collègues avaient été immédiatement transférés et placé en détention à l’auditorat militaire de garnison de Beni-Butembo.

Selon des sources judiciaires, ils étaient poursuivis pour violation de l’ordonnance proclamant l’état de siège, qui interdit l’organisation des manifestations dans ces provinces pendant cette période.

3 ans après, ce jeune militant de la LUCHA, qui garde en mémoire les souvenirs en détention est, dans une déclaration écrite partagée ce jour à Grand Lacs News, revenu sur son quotidien de détenu dans la Prison de Beni dit Kangway.

Ci-dessous l’intégralité de son texte

Hier, non révolutionnaire aujourd'hui militant du mouvement citoyen LUCHA RDC.

Il y a 9 ans qu'on consacre notre foie, notre jeunesse et notre énergie à décrier l'injustice, et toutes sortes de négativité à l'égard de nous et de nos concitoyens.

Notre conviction nous a exposés à trop de risques dont la plus remarquable est l'emprisonnement.

Nous en avons été à maintes fois victimes.

La pluralité de fois qu'on a été en prison parce qu'on lutte pour le changement.

Savez-vous qu'il est douloureux un séjour en prison ? Nous y avons été, Nous y avons séjourné.

Les détenus de nos prisons souffrent de la promiscuité dans laquelle ils vivent.

Des personnes plus influentes s'en alarment. Mais la situation va du pire au pire malgré la conscience de mon devoir en tant que citoyen, de crier les conditions de vie lamentable dans la prison.

Mes séjours en prison avec mes codétenus 

Des tortures et des famines

Nous avions été réprimés avec violence. Les agents (policiers et militaires) ont reçu l'ordre de nous arrêter et nous emprisonner à l'auditorat militaire.

Imagine un civil détenu dans les geôles où sont emprisonnés les militaires incontrôlés et d'autres malfrats de grande envergure.

Des coups de matraques, des flagellations et toutes autres formes de torture qu'on nous infligeait à chaque moment qu'ils pouvaient se sentir le faire.

Dans cette geôle les tortures sont régulières et non-négligeables. Ils nous a fallu 48h pour goûter une phase de sévisse que subissent les prisonniers de chez nous (perso: victime).

Après ces deux jours de détention nous avons été transférés à la prison centrale de Beni Kangbwayi.

A la prison de Kangbwayi, nous y avons été détenus.

Le soir du 13 Novembre 2021 nous avons franchi les portes de cette prison.

On n’imaginait pas qu'une si petite maison pouvait détenir un nombre aussi élevé de prisonniers (plus de 900).

[Fatigués, indignés, ... les conditions inhumaines de cette prison les ont rendus violents et méchants]

À leur rencontre, des gifles, des fouets et une multitude de coup violent nous ont été administrés.

Dans la prison de Kangbwayi nous sommes entrés avec des tortures ; nos codétenus avaient en tête que nous sommes aussi violents qu'eux.

Les odeurs nauséabondes sont présentes partout dans ce lieu, des excréments sont sentis et présents dans presque tous le coins et recoins de cette prison.

Certains de mes compagnons de lutte en sont sortis infectés, perso aussi. Ces odeurs nous ont rendus malades.

Cette souffrance s'adjoint à la famine, c'est-à-dire à des journées dans repas et sans manger.

Les prisonniers de Beni Kangbwayi sont exposés à la maladie et à une famine aiguë sévère.

Le nombre de ces prisonniers qui s'accroît chaque jour intensifie le degré de souffrance dans ce lieu.

À la prison de Kangbwayi, les jours sont infernaux collés aux nuits.

Ici, la souffrance de tout un chacun se balance par ses moyens financiers ou son degré d'influence.

Dans cette prison, le minimum du confort est acquis à contrepartie ; c'est-à-dire on doit soudoyer le plus fort de la prison pour bénéficier de ses faveurs ; nous l' avons vu.




Ben

Ben - 15/08/2024 10:27 - Répondre 

Cher Jireh, cette lutte sera sûrement couronnée de succès. Nous déplorons ce que vous et les autres personnes détenues innocemment ou pas avez subi en termes de traitement.


Ben

Ben - 15/08/2024 10:27 - Répondre 

Cher Jireh, cette lutte sera sûrement couronnée de succès. Nous déplorons ce que vous et les autres personnes détenues innocemment ou pas avez subi en termes de traitement.