
Intervenant au débat de haut niveau au conseil de sécurité des nations unies cette semaine, portant sur la lutte contre le terrorisme en Afrique ; le ministre rwandais des affaires étrangères Olivier Nduhungirehe a contesté l'étiquette « terroriste » attribuée au groupe rebelle M23 par Kinshasa.
Le chef de la diplomatie rwandaise, qui a soulevé le cas des Forces démocratiques alliées (ADF), opérant dans l’est de la RDC où elles accusées de multiplier des violations des droits humains ayant coûté la vie à plus de 650 civils principalement dans la région de Beni depuis juin 2024 ; s’est dit consterné que le gouvernement de la RDC « a choisi de détourner l’attention de cette menace terroriste bien réelle en qualifiant d’organisation terroriste un autre mouvement, le M23, qui est un groupe luttant pour protéger une communauté congolaise persécutée. »
« Depuis plusieurs décennies, cette communauté que le M23 défend est confrontée à une marginalisation systématique, forçant nombre d’entre eux à chercher refuge dans les pays voisins, notamment au Rwanda, où nous accueillons plus de 100 000 réfugiés », a déclaré Olivier Nduhungirehe.
Le ministre rwandais des affaires étrangères, qui a défendu le M23 qu’il a présenté comme « un mouvement congolais protégeant une communauté congolaise victime de discours de haine », a accusé à demi-mots l’armée nationale congolaise de collaborer avec les FDLR, auteurs du génocide contre les Tutsi en 1994 au Rwanda.
« À quoi ressemblent les actes terroristes dans l’Est de la RDC ? La protection d’une communauté congolaise peut-elle être qualifiée de terrorisme ? Ou est-ce le ciblage, la persécution et le meurtre de civils tutsis dans l’est de la RDC, notamment par l’incendie, en octobre 2023, de plus de 300 maisons de Tutsis congolais dans le village de Nturo (territoire de Masisi) par les FARDC, les Nyatura et les milices FDLR, qui devraient être qualifiés de terrorisme ? », s’est interrogé Olivier Nduhungirehe soutenant que la communauté internationale doit veiller à ce que « les efforts de lutte contre le terrorisme soient fondés sur l’impartialité, la justice et un véritable engagement en faveur de la paix. »
« Le fait de qualifier de manière erronée des groupes ou d’ignorer les injustices systémiques ne fait que perpétuer les cycles de violence et saper la crédibilité de nos actions collectives », a conclu le ministre rwandais des affaires étrangères.
1 Commentaire
Joseph Seven - 24/01/2025 12:22 - Répondre
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