Par Claudel Lubaya

En août dernier, l’opinion publique était vivement indignée à la suite de menaces proférées à l’endroit du chef de la police pour la Ville de Kinshasa par monsieur Joël Kitenge, membre influent et communicateur attitré de l'UDPS.

Conformément aux lois de la république, ces menaces étaient constitutives de l’infraction d’outrage à agent investi de l’autorité publique.

Curieusement, en dépit de la clameur publique, monsieur Kitenge n’a fait l’objet d’aucune sanction moins encore de condamnation. Il est libre, et n’a pas été inquiété.

Sa seule excuse, c’est sa qualité de membre du parti au pouvoir.

Il est réapparu sur le plateau des télévisions où, comme à ses habitudes, il continue à narguer, insulter et vociférer à l’endroit de quiconque s’oppose au régime.

De par sa qualité de membre du parti au pouvoir, il bénéficie d’une impunité absolue, comme bien d’autres de ses camarades, à l’instar de Nicolas Kazadi, ancien ministre des finances, mis à l’abri de toute action judiciaire par Félix Tshisekedi, en dépit de sa responsabilité présumée dans le scandale des forages et lampadaires. C’est la part d’ombre du parti au pouvoir.

Là où le bât blesse, c’est que des individus, appartenant aux cercles du pouvoir en place, puissent bénéficier d’une telle indulgence de la part de la justice, alors que des innocents sont traqués et humiliés pour leur voix dissidente.

C’est la preuve que la justice n’est pas malade, elle est plutôt politisée et donc, à deux vitesses. La condamnation de Seth Kikuni en est l’illustration parfaite.

Contrairement aux membres du parti au pouvoir, Seth Kikuni n’a pas bénéficié du droit à un procès équitable : ses droits fondamentaux ont été violés depuis son enlèvement et sa séquestration par l’ANR le 02 septembre 2024, sa présentation au parquet et sa comparution devant le juge.

Il n’a pas non plus bénéficié du droit à un juge indépendant et impartial : le juge du tribunal de paix n’a fait qu’exécuter l’ordre de l’autorité de l’ANR tendant à voir le concerné être condamné à une peine sévère.

Son tort, c’est de ne pas être membre de l’UDPS ou de l’Union sacrée.

C’est aussi d’avoir fait usage de sa liberté d’expression démocratique garantie par l’article 23 de la Constitution et des droits sacrés reconnus à l’opposition politique par l’article 8 de la même Constitution et la Loi organique N° 07/008 du 04 décembre 2007 portant statut de l’opposition politique.

Par Claudel Lubaya