QUELLE EST L’IMPORTANCE DE LA FORMATION EN SURETE ET SECURITE DES JOURNALISTES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, NOTAMMENT DES JOURNALISTES SPECIALISES DANS L’ENVIRONNEMENT ?

Les journalistes en République Démocratique du Congo sont dans un contexte sécuritaire anxiogène d’une grande dangerosité. Des rebelles du M23 (Groupe armé rebelle soutenu par le Rwanda, dont le président est Paul Kagame), à la milice UPLC (Union des patriotes pour la libération du Congo), aux rebelles ADF (Forces Démocratiques Alliées), à la criminalité urbaine et périurbaine, au terrorisme, à la corruption, aux problèmes environnementaux importants (inondations, pollution plastique, érosion, éboulements, maladies, épidémies, surexploitation du minerais, zones protégées exploitées), les journalistes en République Démocratique du Congo ont besoin de s’armer au mieux pour se protéger sur le terrain. Les journalistes, notamment les journalistes environnementalistes, manquent de formations pour mener à bien leur mission. Ils devraient mieux connaître leur propre terrain et être initiés et renforcés sur les connaissances dans les techniques de sûreté et de sécurité pour garantir au mieux leur protection. D’autant plus que tous les journalistes en République Démocratique du Congo, ne bénéficient pas d’un soutien financier conséquent pour assurer leur mission au mieux. 

Nous pouvons alors nous demander, si la population n’est pas correctement informée sur l’état de la criminalité et pour exemple sur la situation géographique des rebelles du M23 et sur les différents communiqués en provenance du gouvernement et des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo), comment la population pourrait-elle prendre les mesures obligatoires et nécessaires à sa propre survie ? Comment la population pourrait-elle avoir un esprit critique face à la désinformation en période de troubles ? Les conséquences seraient néfastes pour la stabilité de l’Etat et risqueraient de donner trop de pouvoir aux groupes armées rebelles. La question environnementale risquerait aussi d’être occultée dans une période de troubles grandissante et donc si la protection de l’environnement était abandonnée, la pauvreté et l’insalubrité prendrait du terrain et accentuerait automatiquement la criminalité tout en permettant aux groupes armés de s’étendre. Ce qui serait terrible pour la République Démocratique du Congo.

Parmi les possibilités de formation, les administrations et les entreprises du secteur de la sécurité pourraient être dotées de moyens financiers et techniques, ainsi que les Forces Armées de la Républiques du Congo, pour former les journalistes et notamment les journalistes environnementalistes sur la question de la sûreté et de la sécurité. Ceci permettrait aussi de créer une meilleur coopération entre les diverses entités et les journalistes sur les problématiques liées à la sûreté et à la sécurité afin de partager l’information de manière plus efficace, plus ouverte et de s’alerter les uns les autres sur divers incidents qui pourraient se produire sur différents terrains.

Interview très instructive, concrète et révélatrice du journaliste influent de la République Démocratique du Congo Fred Mastaki :

Monsieur Fred Mastaki, à quel niveau dans votre mission de journaliste en République Démocratique du Congo, ressentez-vous le manque de formation en sûreté et en sécurité ?

1. Nous aimerions être renforcer sur la réalisation des reportages sur des sujets tels que le terrorisme, la corruption de l'État et la violation des droits de la personne ou les reportages qui critiquent autrement les gouvernements en place ou leurs responsables et rendent les journalistes très vulnérables à diverses formes d'attaques et de violence.

Par quels types d’acteurs souhaiteriez-vous être formés ? Pourquoi ?

2. Nous aimerions être former par une personne qui a une capacité sur les sujets de la sécurité et la sûreté dans une zone en conflit, pour nous permettre de facilement assimiler la matière et pour minimiser les risques auxquels nous faisons toujours face.

Selon vous, pour quelles raisons le métier de journaliste est important et mériterait d’être revalorisé en République Démocratique du Congo ?

 

3. Le métier de journaliste est important, parce que la mission essentielle du journaliste consiste à rechercher, vérifier et transmettre des informations pour des supports variés (imprimés ou en ligne), en les rendant compréhensibles et accessibles à divers publics, « pour la revalorisation ».

Nous écrivons des articles, recueillons des témoignages, réalisons des dossiers d'enquête. Nous assurons également la couverture d'une actualité en direct et nous montons aussi des reportages vidéo ou radio après enquête de terrain et faisons des micro-trottoirs et celà dans une profonde abnégation car nous ne recevons rien du gouvernement congolais et nous vivons dans une zone en conflit sécuritaire où les groupes armés pullulent.