Ce jour-là, 6 octobre comme aujourd'hui, mais en 1996, l'hôpital de Lemera (au Sud-Kivu) est sauvagement attaqué. C'est l'Acte 1 de l'AFDL. 

Au début du mois d’octobre 1996, environ 300 malades sont hospitalisés à l'hôpital de Lemera.

Parmi les patients se trouvaient des soldats zaïrois blessés lors des affrontements qui s'étaient déroulés dans la région, avec une intensité croissante.

La direction de l’hôpital avait demandé aux militaires de renforcer la protection de l’hôpital en échange de soins apportés aux soldats.

C'est ainsi que des renforts militaires en provenance de Kinshasa avaient été déployés dans la région, avec une base importante à Kidoti, un village qui se trouve à deux ou trois kilomètres de Lemera.

Aux premières heures du 6 octobre, l’hôpital de Lemera (qui se trouve à environ 85 kilomètres au nord d’Uvira et qui est le plus grand hôpital de la région avec près de 230 lits) est sauvagement attaqué : 34 malades sont abattus dans leurs lits, ainsi que 3 infirmiers (Kadaguza, Simbi et Maganya).

Deux prêtres sont également tués, l'Abbé Koko (abattu sur le champ) et l’Abbé Ndogole, (d’abord pris en otage, son corps sans vie sera retrouvé dans les montagnes peu après).

Deux jours après cette attaque (8 octobre 1996), le Vice-gouverneur du Sud-Kivu (Lwabanji Lwasi Ngabo, actuellement ministre provincial de l'intérieur au Sud-Kivu) déclarera les Banyamulenge hors-la-loi, leur donnant deux semaines pour quitter le Zaïre. 

Le 16 octobre, une important colonne rebelle conduite par l'armée rwandaise entre au Zaïre.

Le 18 octobre, ils attaquent la cité de Kiliba. Il n’y a pratiquement eu aucune résistance de la part des quelques gendarmes zaïrois présents dans la ville.

Puis, les rebelles de ce qui deviendra "AFDL" (Alliance des Forces Démocratiques de Libération) s'étaient mis à attaquer les camps de réfugiés du Sud-Kivu, l’un après l’autre.

Environ 220.000 réfugiés (dont les deux tiers venaient du Burundi et le reste du Rwanda) s’abritaient dans 12 camps, dans la région du Sud-Kivu.

La nature systématique des attaques semblait indiquer qu’une politique délibérée de l’AFDL visait la destruction des camps de réfugiés et l’expulsion par la force des réfugiés.

Le 25 octobre, la ville d'Uvira, tombe. C'est la première importante ville de la région à tomber.

Quatre jours après (29 octobre), Bukavu, capitale du Sud-Kivu, tombe à son tour.

Le 1er novembre, Goma tombe également. La progression des rebelles ne s'arrêtera que lorsque tout le Zaïre aura été conquis par Laurent-Désiré Kabila, 7 mois après.