
La réaction du président rwandais Paul Kagame à la main tendue de son homologue congolais Félix Tshisekedi ne mérite pas plus d’éclaircissements : c’est clairement une fin de non-recevoir.
Intervenant également au forum de Global Gateway tenu ce jeudi 9 octobre 2025 à Bruxelles, le président Kagame a totalement ignoré l’appel de Félix Tshisekedi, se contentant de parler partenariat et croissance économique.
Le président rwandais a par ailleurs critiqué « certains qui ont utilisé cette tribune pour donner des instructions », faisant probablement référence aux propos de Félix Tshisekedi qui lui a également demandé « d’ordonner aux troupes du M23 qui sont soutenues par le Rwanda d’arrêter leur escalade à l’Est de la RDC. »
“We are here to discuss partnerships; however, the terms seem to mean different things to people. For some, it’s about giving instructions; for others, it means complying. Africa’s experience shows that this approach doesn’t deliver the transformation we need.”
— The New Times (Rwanda) (@NewTimesRwanda) October 9, 2025
— President… pic.twitter.com/hv71Z4NnLW
Si le président rwandais a passé sous silence l’appel de Félix Tshisekedi, le ministre rwandais des affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a lui clairement signifié que le président de la RDC « est le seul à pouvoir arrêter cette escalade » : « Il peut le faire en arrêtant d'afficher son attitude belliqueuse, notamment ses menaces publiques d'invasion du Rwanda ou de bombardement de Kigali, sans mentionner ses insultes indignes contre le Président Kagame ; Il peut le faire en cessant de soutenir les génocidaires FDLR, en les expulsant de son armée et en les neutralisant, comme l'exige l'Accord de Paix de Washington ; Il peut le faire en désarmant la milice criminelle Wazalendo, qu'il a créée, armée et financée, une milice qui est aujourd'hui passée maître dans les discours de haine et dans la persécution des Congolais Tutsi ; Il peut le faire en cessant de recourir aux soldats burundais et aux mercenaires, hier roumains et aujourd'hui colombiens, ce qui est une violation flagrante d'une résolution de l'OUA de 1977 et d'une Convention de l'ONU de 1989 ; Il peut le faire en arrêtant les bombardements quotidiens de ses avions de chasse et de ses drones d'attaque à l'est de la RDC, y compris sur les villages des Banyamulenge et des zones densément peuplées, en violation de l'Accord de Paix de Washington et la Déclaration de Principes de Doha », a-t-il écrit sur X.
Non, vous vous trompez sur toute la ligne. Le seul à pouvoir arrêter cette escalade est le Président Tshisekedi, et LUI SEUL.
— Olivier J.P. Nduhungirehe (@onduhungirehe) October 9, 2025
Il peut le faire en arrêtant d'afficher son attitude belliqueuse, notamment ses menaces publiques d'invasion du Rwanda ou de bombardement de Kigali, sans… https://t.co/Qu2FWKxUvf
Le chef de la diplomatie rwandaise, qui a récemment accusé le président Tshisekedi de retarder la signature du volet économique de l’accord de Paix de Washington, a par ailleurs dénoncé « une comédie politique ridicule » le fait que Félix Tshisekedi ait choisi la tribune Forum du Global Gateway pour, selon lui, « lancer des accusations et mensonges éhontés contre un Chef d'Etat, avant de se faire passer pour une victime d'un conflit qu'il a lui-même provoqué. »
Tshisekedi critiqué également par ses détracteurs
Aussi, cette main tendue du chef de l’Etat congolais à Paul Kagame envers qui il a eu il y a peu des mots durs le traitant même de criminel et menaçant publiquement de renverser son régime ; est pointée du doigt par ses détracteurs qui font remarquer une incohérence qui le discrédite.
De la moindre escarmouche à ça … Tout ça pour ça !
— Delly SESANGA HIPUNGU (@DSESANGA) October 9, 2025
Où est le sérieux ? Où est la ligne ? Le gâchis incarné.
Un président à géométrie variable, qui change de position au gré des applaudissements et des voyages, n’inspire ni confiance ni respect.
Le Congo mérite sans doute mieux. pic.twitter.com/6ni6LYzSA3