Invité du magazine Face-A-Face à TOP Congo, le ministre sortant de la santé est revenu sur son passage au gouvernement. Celui-ci a révélé de nombreuses difficultés auxquelles il a fait face.

Alors qu'il attendait une enveloppe comprise entre 500 et 800 millions de dollars, Eteni Longondo a affirmé « qu’en dehors de ce qu’on a disposé pour la maladie à fièvre Ebola, il a seulement reçu 47 millions de dollars auxquels il faut ajouter environ 6 millions de dollars pour la lutte contre la Covid-19, soit à peu près 55 millions de dollars de budget. »

Il explique que cela est, en partie, dû à la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus : « C'est ce qui a fait qu'on ne puisse pas renforcer le système comme il le faut », pointe Eteni Longondo qui reconnaît que même dans le cas où il aurait perçu la somme espérée, cela aurait été « peu pour un grand pays comme la RDC. »

« La priorité c'est de renforcer le système de santé pour que les épidémies et les maladies transmissibles ou non puissent disparaître ou baisser de fréquence », explique-t-il.

« En 2019, j'avais contacté nos partenaires, je suis allé aux USA et en Europe pour les rencontrer et j’ai réussi à mobiliser un peu d'argent. Malheureusement, le Coronavirus a commencé, entretemps et tout le monde s'est rétracté », regrette Eteni Longondo.

Il souligne par ailleurs que le budget mobilisé auprès des partenaires, notamment la Banque mondiale, le FMI et autres, pour les 3 prochaines années, s'élève à plus ou moins 1,1 milliard de dollars : « A ce stade, avec les partenaires, nous pourrions avoir 300 à 400 millions par an. Cela est encore insuffisant parce que nous sommes un pays tropical où sévissent des maladies telles que Paludisme, Ebola, Tuberculose et le VIH », note Eteni Longondo qui affirme avoir « trouvé un système de santé délabré et qui ne fonctionnait quasiment plus » ; « l'État connaissait un terrible problème de mobilisation des ressources », signifie-t-il.

Sur la question, de la couverture santé universelle, Eteni Longondo pense « qu'il faut aller petit à petit parce que cela signifie que 90 millions de Congolais bénéficieront des soins de santé de qualité qui, à défaut d'être gratuits, doivent être accessibles à tous. »

Il est toutefois conscient que cette réforme "peut prendre beaucoup de temps" pour se matérialiser.

Ainsi donc, il estime que cela peut commencer par de petits actes chirurgicaux, la césarienne.

Mais parmi les premières réalisations de la couverture santé, il cite la gratuité du traitement du cancer pour plus ou moins 1 000 patients.

« D’ici 3 ans (reste de mandature de Félix Tshisekedi), on aura beaucoup fait mais pas tout. Il faut être réaliste », indique Eteni Longondo.

Il a aussi annoncé que des laboratoires modernes de type P2 seront mis en place dans 7 provinces pour faciliter la surveillance contre les épidémies. : « Les échantillons ne seront plus envoyés à l'INRB comme ça se fait actuellement mais analysés sur place », explique-t-il.

Sur un autre chapitre, il a assuré qu’un effort est en train d’être fait pour améliorer les conditions de vie des médecins, même si ceux-ci se trouvent être nombreux.