Les organisations féminines du territoire de Lubero dans le Nord-Kivu alertent sur une nouvelle vague de violences meurtrières visant les civils, en particulier les femmes.

Dans une déclaration publiée le 18 novembre dernier, le mouvement Rien Sans les Femmes et la Synergie des Femmes pour la Paix et la Sécurité ont dénoncé une série d’attaques attribuées aux terroristes ADF/NALU et à d’autres groupes armés, attaques qui auraient causé de nombreuses victimes depuis le mois de janvier 2025.

Les signataires de cette déclaration expriment leur profonde inquiétude face à l’augmentation des massacres.

Elles citent notamment l’assassinat, le 12 novembre dernier, de Kavira Vahulwa Rosette, étudiante de l’ISTM/Butembo, abattue en plein jour à Musimba alors qu’elle quittait l’auditoire.

Le lendemain, une mère de jumeaux a été tuée à Kanyatsi par un militaire incontrôlé.

Durant la nuit du 14 au 15 novembre, plusieurs cas d’assassinats et de mutilations ont été enregistrés à Biambe, dans le groupement Manzia.

Parmi les victimes figuraient des femmes hospitalisées au Centre de Santé de Référence, dont deux venaient d’accoucher.

Les nouveau-nés ont été retrouvés vivants aux côtés des corps de leurs mères tuées.

Ces organisations affirment que ces violences s’accompagnent de pillages systématiques des structures sanitaires et des biens des habitants, aggravant la vulnérabilité des populations et augmentant le nombre d’orphelins.

Elles estiment que les femmes sont particulièrement ciblées et parlent même d’un « plan bien établi » visant à affaiblir la femme congolaise, décrite comme pilier de la résilience communautaire.

Celles-ci reprochent aux autorités congolaises et à la communauté internationale de concentrer leur attention sur la crise opposant l’armée congolaise au M23 dans le sud de la province, alors que les ADF/NALU et d’autres groupes armés continuent de semer la mort dans le nord de la province.

Elles demandent une réponse immédiate et structurée pour protéger les civils, sécuriser le territoire et restaurer la confiance des communautés.

La déclaration adresse plusieurs recommandations dont le renforcement de la sécurité dans le territoire de Lubero, la prise en charge des enfants devenus orphelins, la sécurisation des structures sanitaires pourtant protégées par le droit international, la discipline au sein de l’armée et la sanction des auteurs de crimes.

Ces organisations féminines appellent également à encourager la jeunesse à adhérer aux structures officielles comme la Réserve Armée de Développement, afin de prévenir leur enrôlement dans les groupes armés.

Elles demandent enfin la mise en œuvre des résolutions 1325, 2773 et 2783 du Conseil de sécurité des Nations Unies et appellent à « une action urgente pour stopper l’hémorragie. »

Notez que leur communiqué est signé par Dr Nzenze Mutsumbirwa Joslyne, porte-parole de organisations qui réaffirme l’engagement des femmes de Lubero pour la paix et la protection des civils dans cette région meurtrie du Nord-Kivu.