Revenant sur la reprise des pourparlers de Doha lors d’un point de presse tenu ce vendredi 22 août 2025 à Goma et portant sur des allégations de massacre des civils à Rutshuru ; Bertrand Bisiwma, président du M23 et coordonnateur adjoint de l’AFC, la plateforme politico-militaire qui le parraine ; a confirmé qu’une délégation du mouvement rebelle séjourne bien à Doha où un nouveau round de négociations a été annoncé en début de semaine.

Il a toutefois signifié que cette délégation est composée de seulement deux représentants qui sont mandatés « uniquement pour négocier les modalités d’un cessez-le-feu et de la libération des prisonniers » : « Ils n’ont pas reçu de mandat pour discuter du projet d’accord proposé par la médiation », a-t-il fait savoir critiquant par ailleurs ce projet d’accord qu’il présente comme une proposition de diversion de Kinshasa.

Bertrand Bisimwa a en effet signifié que le M23 « n’est pas intéressé par le partage du pouvoir » qui est proposé dans ce projet d’accord, réitérant que son mouvement tient à résoudre « les causes profondes du conflit » dans le cadre de cette médiation : « Nous ne sommes pas intéressés par les postes à Kinshasa, nous ne sommes pas intéressés par les postes de gouverneurs, vice-gouverneurs et autres dont il est question dans le projet d’accord. Ce qui nous intéresse c’est la paix chez nous », a-t-il déclaré.

Il faut dire que les deux parties, qui n’ont eu de cesse de s’accuser mutuellement de pour ce qui est de la violation du cessez-le-feu recommandé et de la non application des dispositions de la déclaration de principes de Doha, se disent donc non satisfaites par ce projet d’accord qui prévoit notamment la formation d'une « force spéciale intérimaire » composée à 50% de membres « éligibles » de l’AFC/M23, et l’installation des autorités de transition dont des responsables du M23 dans les zones sous occupation et cela jusqu’en 2027.

Et avant même son adoption, ce projet d’accord est critiqué par plusieurs observateurs qui estiment qu’il constitue « un acte qui ancre la balkanisation de la RDC.