RDC : Le cardinal Ambongo accuse le gouvernement d'équiper des groupes armés pour faire face au M23

Critique envers le régime de Félix Tshisekedi, le cardinal Fridolin Ambongo ne décolère toujours pas.

Dans un entretien accordé cette semaine à l’agence Fides, le prélat de l’église catholique a accusé le gouvernement de la RDC d’avoir distribué des armes supplémentaires à divers groupes armés, comme les résistants Wazalendo mais aussi à certains éléments FDLR, « en espérant que ces groupes soutiendraient l'armée face à l'avancée du M23. »

« Tous ces groupes sont aujourd'hui bien armés et c'est la population qui en paie le prix, générant toutefois un risque d'insécurité généralisée », a signifié le cardinal Ambongo.

« Au lieu de renforcer l'armée régulière avec des soldats sélectionnés et bien formés, le gouvernement a fait le choix, à notre avis dangereux, d'armer ces groupes qui finissent par devenir un danger pour la population, en agressant les citoyens, en commettant des vols et des meurtres, et en se lançant dans le commerce illégal des minerais extraits des mines artisanales de la région », a-t-il ajouté.

Rejoignant la position des évêques de la province ecclésiastique de Bukavu, qui ont fait « une analyse très lucide de la réalité vécue dans l'Est de la RDC, le l’archevêque métropolitain de Kinshasa a affirmé que « l'Église elle-même se trouve dans une situation dangereuse dans cette région. »

« C'est pourquoi les évêques de la Province de Bukavu, comme nous tous au niveau national de la CENCO ont fait le choix d'accompagner la population en ce moment difficile. Le sens de notre sollicitude pastorale à l'égard d'un peuple qui souffre est de se demander comment pouvons-nous manifester un peu de l'amour et de la miséricorde de Dieu à ce peuple qui souffre. C'est ce que l'Église essaie de faire, mais ce n'est pas toujours facile », a-t-il signifié.

Le Cardinal Fridolin Ambongo a déploré le fait que le M23 « continue de conquérir des territoires alors que l'armée congolaise se trouve dans une situation de confusion totale » : « Ce que nous craignons le plus, c'est le risque d'une insécurité généralisée d'abord à Goma et dans tout l'Est du pays », a-t-il indiqué.

Il faut dire que les sorties médiatiques du prélat de l’église catholique exacerbent le gouvernement de la RDC qui l’a accusé dernièrement d’avoir implicitement apporté un soutien moral à tous ceux qui ont pris les armes contre la République, après avoir appelé les autorités étatiques « à cesser des actes susceptibles de pousser à la rébellion. »,

Depuis, il fait l’objet de certains actes de disgrâce, avec récemment son empêchement à accéder au salon VIP de l’aéroport International de N’djili à Kinshasa.