Une étude menée par les équipes du CICR entre avril et mai 2025 sur 109 centres de santé fait part d’un risque d’effondrement d’une partie du système sanitaire au Nord-Kivu et au Sud-Kivu avec des conséquences dramatiques pour des millions de personnes.

« Aujourd’hui, avec un accès à des soins et à des médicaments fortement restreint, les risques pour une personne vivant au Nord ou Sud-Kivu de succomber des suites d’une blessure par arme ou suite à une simple diarrhée n’ont jamais été aussi élevés », affirme François Moreillon, chef de délégation du CICR en RDC

Ce dernier explique que l’insécurité due à la violence et aux combats limitent le déplacement des malades ou le transfert des blessés, et occasionne également la fuite du personnel soignant au-delà des difficultés à acheminer les intrants médicaux.

Ce contexte, ajouté à la précarité économique des populations, « contribue à limiter fortement l’accès aux soins des populations », poursuit-il.

Le CICR fait constater par ailleurs « une augmentation de plus de 4 fois du nombre de mort-nés dans les structures sur lesquelles a porté l’évaluation, au Nord-Kivu particulièrement » : « Ceci démontre combien les mères n’arrivent pas à accéder aux centres de santé que ce soit pour les consultations ante ou post natales. Cette situation fait craindre le pire aussi en matière de couverture vaccinale pour les nouveaux nés ainsi que les mères et les enfants dans une région où il y a beaucoup de maladies endémiques et épidémiques », avance Etienne Penlap, coordinateur santé pour le CICR en RDC.

L’on explique que l’intensification des combats dans les ces deux provinces a gravement perturbé le circuit d’acheminement des médicaments et d’approvisionnement des structures de santé.

Et avec l’impossibilité actuelle d’atterrir aux aéroports de Goma et de Bukavu, le transfert des médicaments de Kinshasa vers les provinces du Kivu est devenu complexe et couteux car nécessitant désormais des détours via d’autres pays.

« Près de trois quarts des structures couvertes par l’étude connaissent des ruptures de stock de médicaments dues à l’impact des conflits mais également à cause de l’épuisement progressif de stock fournis par des acteurs humanitaires qui ont vu leurs financements réduits de manière massive », ajoute Etienne Penlap.

Enfin, le CICR soutient que la gravité de la situation nécessite que toutes les parties aux conflits prennent des mesures urgentes pour respecter et protéger les malades et le personnel soignant, ainsi que faciliter le passage rapide et sans encombre de secours humanitaires incluant des services et intrants médicaux indépendamment de toute ligne de front : « Il est également nécessaire que tous les acteurs concernés assurent un financement transparent et prévisible de l’action médicale », conclut François Moreillon.




Joseph Seven

Joseph Seven - 18/06/2025 11:37 - Répondre 

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