Le Président Félix Tshisekedi s’est entretenu avec des journalistes de la diaspora congolaise de Belgique ce jeudi 1er octobre 2020, lors d’une visite privée à Bruxelles.

Au cours de cette entrevue, plusieurs sujets ont été évoqués notamment sa relation avec la Belgique, la situation générale du pays, la coalition FCC-CACH ou encore la diplomatie congolaise.

« Je peux vous dire que je n’entends pas m’éterniser au pouvoir. Il est humainement épuisant d’accomplir deux mandats à la tête de l’Etat », voilà ce qu’a déclaré d’entrée de jeu le président congolais qui, tout au long de l’entretien, n’a cessé de souligner le poids de la charge qui pèse sur ses épaules.

Un attachement particulier à la Belgique

Au sujet de sa deuxième visite en Belgique en l’espace seulement de deux moi, Félix Tshisekedi a voulu se montrer rassurant : « Vous devez savoir que ce sont des visites privées. J’ai passé la moitié de ma vie en Belgique, et ce pays, c’est mon ‘autre Congo’. J’ai des attaches ici, et je reviendrai encore et encore… », a-t-il indiqué avant d'ajouter : « Je suis là pour dire aux Belges que leur place est au Congo ».

C’est à Bruxelles que le président congolais a appris la nomination du libéral flamand Alexander De Croo en qualité de chef du gouvernement belge.

Ce dernier est une vieille connaissance de la famille Tshisekedi : « Je l’ai toujours appelé Tonton Herman », a révélé le président Tshisekedi. Pour lui, l’avènement d’Alexander De Croo à ce poste « est une excellente nouvelle » pour la RDC.

Pour rappel, il a fait partie des personnalités belges au centre des pressions exercées sur « Joseph Kabila », tant au plan bilatéral que celui de l’Union européenne.

La réussite du FCC-CACH, une bonne chose pour tous

A une question sur la coalition FCC-CACH,Félix Tshisekedi n’a pas caché que celle-ci connait « des hauts et des bas ».

Il se veut néanmoins rassurant indiquant vouloir que cette alternance réussisse, mais reconnait en même temps que les deux parties, jadis antagonistes, ne peuvent pas cohabiter de manière parfaite : « Nous ne pouvons pas non plus passer le temps à nous embrasser sur la bouche », a lâché Tshisekedi.

Pour lui, ceux qui veulent la dissolution de la coalition FCC-CACH n’ont pas conscience des conséquences incalculables pour tout le monde : « C’est une expérience sans précédente dans l’histoire de notre pays et je tiens à ce que mon prédécesseur vive paisiblement. Il faut être tolérant. Demain, ce sera mon tour de devenir un ancien Président », explique-t-il.

18 mois au pouvoir, mais la satisfaction pas encore au rendez-vous

Faisant un point sur son action depuis sa prise de pouvoir, Félix Tshisekedi a avoué qu'après 18 moins au pouvoir, la satisfaction n’est pas encore au rendez-vous car les « objectifs immédiats » demeurent les mêmes, notamment le rétablissement de la paix à l’Est, l’amélioration de la qualité de vie de la population et la maîtrise du cadre macro-économique.

Par ailleurs, il s’est réjoui de l’institutionnalisation de la gratuité de l’enseignement qui, dit-il, « est une réussite », et a noté des avancées en matière d’exercice de droits et libertés expliquant qu’« il n’y a plus de prisonniers politiques au Congo ».

Le chef de l’Etat congolais a aussi évoqué le regain du tribalisme dans le pays : « Nous assistons à des combats de bas étage où des groupes d’individus s’opposent les uns contre les autres », dit-il en réaffirmant sa volonté de « rassembler » les Congolais. 

Et pour ce faire, il faudrait, selon lui, une « mobilisation nationale » pour combattre ce fléau par le « changement de mentalité ».

Aussi, conscient du fait que l’homme ne peut être vertueux qu’en ayant un minimum de bien-être, le chef de l’Etat s’est dit résolu de mobiliser les recettes afin d’assurer « la répartition de la richesse nationale de manière équitable ».

Le congolais, ennemi du Congo

Pointant du doigt la part de responsabilité des Congolais dans la crise socio-économique du pays, Félix Tshisekedi a dénoncé une corruption endémique : « La corruption est devenue une sorte de gangrène dans notre pays. Il en est de même de l’impunité », s’est plaint le président de la République qui ajoute que « ce sont les Congolais qui détruisent leur pays ».

« Le Congo a été détruit dans ses fondements. C’est pourquoi le pays n’attire plus que des prédateurs en lieu et place des Congolais eux-mêmes », note Félix Tshisekedi.

Un bon point est décerné aux Forces Armées de la RDC à qui il promet l’amélioration des conditions de vie et de travail.

Sur le dossier de deux juges à la Cour constitutionnel, le président de la république a simplement déclaré : « le sort des deux juges est scellé dans la mesure où ils n’ont pas exercé leur recours dans les normes. En refusant d’accepter leurs nouveaux postes, ils ont mis leur carrière en berne ».

Pas besoin de crise

Le cas de l’ambassadeur rwandais Vincent Karega n’était pas en reste. Au sujet de celui qui est accusé de « négationnisme » pour avoir nié les massacres commis par des troupes rwandaise notamment à Kasika, au Kivu, Félix Tshisekedi s’est montré indulgent : « Je ne crois pas qu’il faut procéder à l’expulsion de ce diplomate. Il ne sert à rien de créer un incident fâcheux », a-t-il indiqué, rappelant que l’exécutif central a mené des démarches au niveau diplomatique en demandant aux autorités de son pays de le recadrer.

Enfin, il a parlé de ses rencontres avec l’ex-Président « Kabila ». Felix Tshisekedi a reconnu que celui-ci n’est pas de nature expansif, d’où le dialogue permanent est nécessaire.

Il continue de croire que le bilan de son action sera positif : « D’ici 2023, la voie que j’ai tracée montrera à la population que c’était la bonne. Ceux qui se livrent au jeu stupide d’entraver mon action ne font que scier la branche sur laquelle ils sont assis. Nous irons au purgatoire pendant que, eux, iront en enfer », a conclut le président Félix Tshisekedi.




Job KAKULE

Job KAKULE - 02/10/2020 14:51 - Répondre 

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