Ce jour-là, 13 avril comme aujourd’hui, mais 1968, au cours d'un voyage officiel à Luluabourg, Mobutu révèle, dans un meeting, qu’un complot ourdi contre sa personne par les Parlementaires originaires de la Province a été déjoué.

L’affaire sera confiée aux services secrets pour faire la lumière.

Plusieurs personnes sont arrêtées dont Emery Wafuana (chef coutumier et Sénateur qui dut se libérer grâce à la vigoureuse protestation des chefs coutumiers de la Province et à l’intervention du Ministre de l’intérieur), Jean Mpiana et Mutombo Dinaflo (frères de Lubaya).

Acheminés à Kinshasa, ils furent détenus plusieurs mois sans procès ni jugement.

Après Luluabourg et à l’escale de Mbuji-Mayi, le Président Mobutu dévoila, dans un autre meeting, l’identité de l’auteur du complot, sans le nommer directement.

En plein meeting, Mobutu dira simplement "Il s’agit d’un politicien originaire de la Province, ancien membre du CNL, ancien Ministre de la santé dans le Gouvernement Tshombe".

Ce politicien ne pouvait être personne d'autre que Monsieur André-Guillaume Lubaya.

Dès lors, la chasse à l’homme commença, car un télégramme du Président Mobutu donnait des instructions claires : "Mort ou vivant, Lubaya doit m’être amené".

Une prime de 500 Zaïres sera d'ailleurs promise à quiconque révélerait le lieu de cachette d'André-Guillaume Lubaya.

En effet, l'histoire retiendra que lors du coup d'Etat militaire de Mobutu en novembre 1965, le député André-Guillaume Lubaya fut le seul qui vota contre le coup d’état et appela au retour à la légalité constitutionnelle.

C'était le début de son calvaire, jusqu’à son assassinat

Le régime issu du coup d’état de novembre 1965 n’avait jamais pardonné au député Lubaya son vote contestataire et il le lui a fait payer cash, en l’accusant faussement de complot pour trouver le prétexte de le faire exécuter sans jugement.

Le député André-Guillaume Lubaya avait également refusé d'adhérer au Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), ce qui ne plaisait ni à Mobutu ni à ses proches.

Il fallait donc trouver le moyen de l'écarter, et au plus vite.

Dans la nuit du 1er au 2 mai 1968, André Guillaume Lubaya fut enlevé, en même temps que le guérisseur Ndombe (au domicile de qui le premier s’était réfugié), le fils du guérisseur du même nom ainsi que deux cousins de Lubaya (Athanase Kayembe et Etienne Mwamba Nzambi).

Toutes ces personnes furent conduites vers une destination aujourd’hui établie comme étant le camp Tshatshi, ou elles ont disparu jusqu’à ce jour, sans aucune indication sur les conditions de leur liquidation.

Leurs corps auraient été jetés dans le fleuve Congo.