Alors que la résolution 2641 (2022) du Conseil de sécurité des Nations Unies portant sur le régime de notification sur l'achat des armes en République démocratique du Congo (RDC), adoptée le 30 juin 2021, a suscité une multitude de réactions au sein de la population congolaise, des responsables la MONUSCO veulent fixer l’opinion qui en aurait fait une interprétation erronée selon laquelle celle-ci imposerait un régime d’embargo sur l’achat d’armes par la RDC et empêcherait ainsi le pays d’acquérir des armes pour assurer la sécurité de son territoire.

Dans une interview accordée à Radio Okapi, Jean-Michel Dumont, officier des Affaires politiques de la MONUSCO, explique que contrairement à ce que nombreux affirment, le Conseil de sécurité des Nations Unies n’interdit pas à la RDC d’acheter des armes pour protéger l’intégrité nationale et faire face aux groupes armés nationaux et étrangers.

Il précise que la RDC n’est plus concernée par un quelconque embargo sur les armes, mais plutôt par un régime de notification d’armes. 

« Il n’y a pas d’embargo sur les armes que voudrait acquérir la RDC. La RDC peut acheter toutes les armes conventionnelles qu’elle souhaite acquérir, du moment que ce sont des armes qui sont destinées aux forces régulières », explique-t-il.

Se disant préoccupé par la persistance de groupes armés nationaux et étrangers dans l’est de la RDC et par les souffrances qu’ils infligent à la population civile du pays et pour maintenir, consolider ou restaurer la paix dans les régions en proie à l’activisme de ces groupes armés, le Conseil de sécurité, a-t-il ajouté, a décidé de prendre des mesures pour étouffer les actions de ces groupes armés.

Jean-Michel Dumont précise que la principale mesure prise dans la résolution 2641 est la reconduite du régime de notification d’achat d’armes en RDC; ce qui n’est pas à confondre avec un embargo sur les armes.

Il signifie que régime de notification est celui qui demande ‘’aux fournisseurs d’armes de notifier le Conseil de sécurité que telles ou telles armes ont été fournies aux forces régulières du gouvernement de la RDC. Et le type d’armes concernées a été réduit dans la dernière résolution. Donc, maintenant il ne s’agit plus que d’armes légères. Donc si le gouvernement achète des chars ou des avions ou des bateaux etc., les fournisseurs ne doivent pas notifier. C’est simplement s’il s’agit d’armes légères et de petits calibres et de munitions. Il n’y a pas d’embargo sur les armes que voudraient acquérir la RDC’’, explique Jean-Michel Dumont.

Poursuivant, Jean-Michel Dumont soutient que la notification est une demande qui est faite par le Conseil de sécurité aux pays qui fournissent des armes de notifier, de faire connaitre qu’il y a une fourniture d’armes et d’en donner les détails de telle manière que l’ONU puisse éventuellement, si ces armes devaient se retrouver entre des mains non-destinataires, assurer leur traçabilité et déterminer comment elles seraient parvenues par exemple entre les mains d’un groupe armé.

De plus, souligne-t-il, cette notification ne concerne que l’achat d'armes légères :  « Si le gouvernement achète des chars ou des bateaux ou des avions ou tout autre matériel, les fournisseurs n’ont pas l’obligation de notifier le Conseil de sécurité, mais simplement quand il s’agit d’armes légères de petits calibres et des munitions ». 

L’ONU estime que la circulation des armes surtout légères dans un espace comme l’est de la RDC représente un danger permanent pour les communautés locales. « Lorsque les armes se retrouvent entres des mains ennemies, ça leur permet de prendre le contrôle de certaines zones ; c’est ce qu’on constate pour des parties importantes du territoire dans certaines provinces notamment dans l’est de la RDC », note M. Dumont.

Enfin, Jean-Michel Dumont a rappelé que ce genre de résolution a déjà existé par le passé pour un certain nombre de pays d’Afrique. « Ce genre de résolution a déjà existé et il en existe encore aujourd’hui. La RDC n’est donc pas du tout le seul pays à avoir été concerné il y a quelques années ».

A titre d’exemple, il a fait allusion aux embargos sur l’achat des armes au Mali, en Sierre Leone, en Côte d’Ivoire pendant une courte période, en Somalie, au Soudan du Sud, pour ne citer que ces pays-là.




Richard KUBUYA

Richard KUBUYA - 11/09/2022 12:35 - Répondre 

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