
Muet depuis le début de la guerre contre le M23 ; l’ancien Président Joseph Kabila s’est enfin exprimé publiquement sur la problématique de l’insécurité à l’Est de la RDC.
Accusé par son successeur Félix Tshisekedi qui l’a récemment présenté encore comme « le vrai commanditaire derrière le M23 » et l’Alliance du Fleuve Congo, la plateforme politico-militaire de Corneille Nangaa ; Joseph Kabila n’a pas ménagé l’actuel président de la RDC qu’il a accusé « de violer la constitution et les droits humains. »
Dans une interview accordée au média sud-africain Sunday Times, Joseph Kabila a expliqué que la crise en RDC « nécessite plus qu'une solution militaire » : « Cette crise nécessite une solution globale, pas uniquement la contribution de troupes et de matériel militaire. Cela revient à gaspiller des ressources précieuses au soutien d'une dictature, au lieu d'aider la RDC à avancer vers la démocratie, la paix et la stabilité, et à devenir un atout pour la région de l'Afrique australe et pour le continent », a déclaré Joseph Kabila affirmant que toute tentative de trouver une solution à cette crise qui ignore ses causes profondes à commencer par la gouvernance de la RDC par sa direction actuelle ; ne pourra pas apporter une paix durable.
« La crise en RDC remonte à 2021 et est multidimensionnelle. C'est une crise sécuritaire et humanitaire, mais également — et plus fondamentalement — une crise politique, sociale, morale et éthique. Cet aspect est minimisé ou même ignoré par les pays partenaires de la RDC et les organisations, y compris la SADC », a souligné Joseph Kabila qui a estimé que « les griefs du peuple congolais contre son gouvernement doivent être pris en compte. »
« Le régime actuel a muselé toute forme d'opposition politique. L'intimidation, les arrestations arbitraires, les exécutions sommaires et extrajudiciaires, ainsi que l'exil forcé de politiciens, journalistes et leaders d'opinion, y compris des responsables religieux ; font partie des principales caractéristiques de la gouvernance de Tshisekedi », a pointé Joseph Kabila qui a signifié qu’au niveau national, la cause principale et moteur de cette crise « est la volonté claire et affirmée du régime en place de rompre le Pacte républicain », parlant de l’obstination de Félix Tshisekedi de changer la constitution.
« Cet accord résultait du dialogue inter-congolais à Sun City et avait donné naissance à une constitution adoptée par référendum populaire en 2006 », a rappelé Joseph Kabila
L’ancien président congolais s’est montré pessimiste quant à la volonté de son successeur de mettre fin aux violations de la constitution et des droits de l’homme : « Les innombrables violations de la constitution et des droits humains, ainsi que les massacres répétés de la population congolaise par la police et les forces armées de Tshisekedi ne prendront pas fin après la conclusion réussie des négociations entre la RDC et le Rwanda, ni après la défaite militaire du M23 », a déclaré Joseph Kabila.
« Le monde observe pour savoir si l'Afrique du Sud connue pour son humanisme et ses valeurs continuera d'envoyer des troupes en RDC pour soutenir un régime tyrannique et combattre les aspirations du peuple congolais », a-t-il indiqué, interrogé sur un éventuel envoi des troupes Sud-Africaines en RDC.
1 Commentaire
Joseph Seven - 23/02/2025 15:46 - Répondre
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