Ce jour-là, 17 août comme aujourd’hui, mais en 1990, Gahutu Remy, président-fondateur du Parti pour la Libération du Peuple Hutu (Palipehutu) du Burundi, est assassiné dans les enceintes de la prison centrale d’Ukonga (à Dar es Salaam, en Tanzanie).

Il y était détenu depuis le 15 mai 1989.

C’est après plusieurs tentatives avortées d’enlèvement et d’assassinat que finalement les autorités burundaises avaient décidé, en complicité avec les services secrets tanzaniens, de mettre la main sur Gahutu Remy, considéré alors comme ennemi public du pouvoir burundais.

Gahutu Remy sera alors capturé à Mishamo, placé en résidence surveillée pendant quelques semaines, avant d’être envoyé à la prison centrale d’Ukonga où il passera environ 15 mois, avant qu'il ne soit assassiné ce 17 août 1990.

Gahutu Remy est né en mars 1945 à Kabuguzo (Rutegama, Province Muramvya).

Fils de Ndaruzaniye Athanase et Sindayigaya Berthe, il fait ses études primaires à la mission catholique de Kiganda, avant de poursuivre avec ses études au Préparatoire du Petit Séminaire de Mureke.

Il poursuivra avec la section Gréco-Latine au Petit Séminaire de Mugera, avant d’intégrer l’Athénée Royal de Bujumbura, pour son cycle supérieur des Humanités.

En septembre 1963, soit un an après l’accession du Burundi à l’indépendance, Gahutu Remy va en Belgique.

Il y fera successivement des études de Technicien agricole A2 à l’Institut Technique et Agricole de l’Etat (à Izel-Sur-Semois), d’Ingénieur Agricole en Agriculture tropicale et Subtropicale (à l’école Horticulture de l’Etat à Vilvoorde) de Spécialisation en cartographie et classification des sols (à l’Université de l’Etat à Gang) et d’Ingénieur agronome en Science du sol (à l’Université Catholique de Louvain).

Lorsqu’il rentre au Burundi, il décide très vite de se réfugier au Rwanda.

Au Rwanda, il prend contact, en septembre 1978, avec ses compatriotes Hutu en vue de la création d’un parti politique.

La même année, profitant du 6è Sommet regroupant la France et plusieurs pays Africains au Rwanda, il fait sortir une déclaration.

Son document était titré "Génocide au Burundi". Il demande aux honorables et distingués délégués au Sommet de la Paix et Fraternités d’être les porte-paroles de la cause Hutu car les Hutus sont en train d’être massacrés par la minorité Tutsi au pouvoir au Burundi.

C’est à ce moment-là que sa traque par les services secrets burundais va commencer.

Il décide alors de se réfugier dans le camp de Mishamo, en Tanzanie.

C’est à partir de ce camp qu’il va créer, le 18 avril 1980, le Parti pour la Libération du Peuple Hutu (PALIPEHUTU).

Mais en 1988, après le massacre de Ntega et Marangara, les autorités burundaises décident de son élimination.

Il sera traqué depuis ce jour-là, jusqu’à son arrestation dans le camp des réfugiés burundais de Mishamo, en Tanzanie et son assassinat ce 17 août 1990.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)