Ce jour-là, 20 février comme aujourd'hui, mais en 1978, le régime Mobutu annonce avoir déjoué un complot contre les institutions de la République.

Le matin de ce jour-là, Kinshasa se réveillait dans un certain tumulte.

Des gens étaient accusés d’avoir fomenté un coup d'État contre Mobutu.

Selon la version officielle, un groupe d’opposants en exil avait pris contact avec un autre groupe d’officiers résidant au Zaïre, par l’intermédiaire d’hommes politiques qui, sous couvert d’affaires, faisaient la liaison entre les deux.

Ces exilés étaient regroupés au sein d’un parti politique d’opposition au régime de Mobutu : le MARC (Mouvement d’Action pour la Résurrection du Congo) à la tête duquel se trouvaient messieurs Monguya, Kanyonga Pierre et Kalonga ; et le groupe d’officiers était dirigé par le major Kalume.

Toujours selon la version officielle, leur plan de déstabilisation consistait à créer la terreur à Kinshasa par le plasticage du barrage d’Inga, du pipeline et des édifices publics.

Ce 20 février, autour de 10h30, le major Kalume est arrêté alors qu’il assiste à une messe.

La plupart des personnes appréhendées par la suite (91 personnes) le seront à partir de ses dénonciations.

Ils furent tous déférés devant une commission d’enquête composée des Généraux Gbabia, Singa et Likulia, du colonel Bolozi et de Seti Yale.

Le procès se déroula du 8 au 16 mars et le 17 mars, le jugement fut rendu : 78 des 91 inculpés condamnés, dont 13 à la peine de mort.

Les condamnés nourrissaient encore l’espoir d’obtenir la grâce présidentielle, mais Mobutu rejeta leurs recours.

Et le 18 mars 1978, Mobutu lui-même annonça, dans un discours télévisé, son refus d’accorder sa grâce.

Les personnes condamnées à mort furent exécutées à l’aube du 19 mars 1978, à l'exception de l'Adjudant Brigitte Kisonga qui fut graciée, car elle était enceinte.

Les autres prisonniers (civils et militaires) furent acheminés à la prison d’Angenga (ancienne province de l’Equateur).

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)