Ce jour-là, 5 février comme aujourd’hui, mais en 1966, le Congo rétablit officiellement ses relations diplomatiques avec le Burundi.

Elles avaient été gelées en 1964, le Congo ne pouvant plus "tolérer" le soutien affiché du Burundi à la rébellion des "Simba" à Uvira et dans la Plaine de la Rusizi.

Le retour de Moise Tshombe sur la scène politique congolaise en 1964-1965 avait créé un malaise général sur le continent africain et sa présence dans le gouvernement au Congo constituait une menace pour les pays africains à régime révolutionnaire ou progressiste.

C'est alors que plusieurs pays africains (et surtout les Etats voisins du Congo) décidèrent de témoigner des sympathies aux rebelles qui combattaient le régime de Léopoldville (Kinshasa), en particulier le Congo Brazzaville, le Burundi et la Tanzanie.

En janvier 1964, Gaston Soumialot (SG Forces Armées Révolutionnaires) et LD Kabila (SG aux Affaires sociales, Jeunesse et Sport du CNL) débarquent à Bujumbura et ouvrent un bureau du Conseil National de Libération/Section de l’Est à l'hôtel Paguidas où ils sont logés.

Ils sont rejoints par d'autres révolutionnaires lumumbistes : Antoine Marandura, Nicolas Olenga et Louis Bidalira.

Ils ouvriront un camp d’entraînement à Lubarika (plaine de la Rusizi), recrutant 600 jeunes Bafuliru, avec comme base-arrière la province de Cibitoke au Burundi

Les armes destinées aux rebelles débarquaient à Dar es Salaam en provenance de Chine ; elles étaient ensuite transportées par train à Kigoma, puis envoyées par bateau à Bujumbura d’où elles prenaient la route pour Uvira, avec le soutien des autorités burundaises.

Lors de la conférence de l’OUA à Addis Abeba en 1964, le ministre des affaires étrangères du Burundi admettra que des armes tchécoslovaques destinées aux rebelles d’Uvira avaient transité par Bujumbura.

Les autorités congolaises ne pouvaient plus "tolérer" ce soutien affiché du Burundi.

Le Congo décida du gel des relations diplomatiques avec le Burundi.

C'est en janvier 1966 que des contacts furent amorcés.

Masumbuko (MiniSanté du Burundi) séjourna à Léo et signa avec Justin Bomboko, ce 5 février 1966, un communiqué sanctionnant la reprise des relations diplomatiques.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)