Au-moins  65 jeunes, dont 13 filles, le samedi 1er juin,ont été sensibilisés par la mission des nations unies (MONUSCO) à la lutte contre la désinformation et ses dangers. Cette activité a été organisée par la Section des Communications stratégiques et de l’information publique de la MONUSCO/Beni, en collaboration avec la Force/FIB et la Jeunesse du Quartier Nzuma en territoire de Beni au Nord-Kivu. Les jeunes venus des localités de Mavivi, Ngite, Matembo et Nzuma ont suivi un exposé de deux heures sur la désinformation, ses principales causes, ses acteurs, ses dangers et ses conséquences, ainsi que sur le désengagement de la MONUSCO. 

« L'incidence des réseaux sociaux est très négative sur les opérations militaires par le fait qu'ils constituent de véritables véhicules de la désinformation et des rumeurs auxquelles recourent nos détracteurs pour, entre autres, saper le moral des troupes, briser le mariage civilo-militaire et salir l'images de nos partenaires notamment la MONUSCO », a lancé le porte-parole des Opérations militaires Sokola1.

Pour dissiper toutes les malentendus sur des présumés collaborations avec les rebelles la MONUSCO a fixé l'opinion. 

« La MONUSCO n'aide ni le M23, ni les ADF qui sont nos ennemis communs », a rappelé le porte-parole militaire de la MONUSCO dans la région de Beni. Avant de demander aux jeunes leaders de multiplier ces sensibilisations et d'être des relais dans leurs communautés. En leur disant que :

• La MONUSCO est présente là où le gouvernement lui demande d'être
• La MONUSCO protège les civils partout où leurs vies sont en danger, en évitant que les rebelles leur tirent dessus. Comme actuellement dans la région de Kanyabayonga.
• La MONUSCO organise des patrouilles de dissuasion et de combat, soit avec des FARDC, soit seule, pour prévenir et empêcher les attaques des groupes armés…

« La population de Mavivi n'est pas ingrate envers la MONUSCO. Elle nous a tellement aidés, que ce soit pour notre sécurisation ou pour de petits projets, et même avec des emplois pour nos jeunes... Toutefois, la jeunesse demande à la MONUSCO de faire encore mieux en relevant les nombreux défis en termes de protection des civils », a déclaré Josué Kapisa, le chef du Quartier Nzuma où s’est tenue l’activité.


Pour Zawadi Musyenene., enseignante à l’institut Ngite et membre de la société civile locale, qui a suivi cette sensibilisation. Elle reconnaît qu’elle était sous-informée et que cette sensibilisation lui a permis d’ouvrir les yeux et d’être désormais vigilante :

« Nous sommes reconnaissants de ce que la MONUSCO a fait ici. Je comprends que j’étais sous-informée et grâce a cette formation, j’ai quand même appris comment vérifier une information. C’étaient des mensonges, ce que disait la population sur la MONUSCO. Nous sommes des humains, il y a des points positifs, comme il y a des points négatifs sur le travail de la MONUSCO. A ceux qui n’ont pas suivi cette sensibilisation, j’irai leur dire que la MONUSCO n’est pas notre ennemi, elle était venue pour nous aider, dans sa mission de protection des civils, et ils ont des limites dans leur mandat. Nous devons éviter les mensonges dits derrière la MONUSCO, surtout quand on dit que c’est la MONUSCO qui tue la population congolaise, c’est la MONUSCO qui finance les rebelles, en tout cas, ce n’est pas vrai », a-t-elle déclaré.

Pour Josué Kapisa, le chef du Quartier Nzuma, invite les jeunes à changer de comportement et à ne plus être parmi les propagateurs de fausses nouvelles : « cette sensibilisation a été très importante, parce-que nous avons reçu des informations auxquelles on n’avait pas accès. Tout ce que les jeunes recevaient, c’est ce qui circule sur les réseaux qui n’est pas toujours de la vraie information. Avec ce que nous avons entendu aujourd’hui, nous sommes édifiés et mieux informés. Ce qui va changer dans le comportement de ces jeunes, c’est que désormais, avant de partager une information, ils l’auront d’abord vérifiée. Avant, les jeunes transféraient automatiquement tout ce qu’ils recevaient : la MONUSCO a fait ceci, la MONUSCO appuie tel groupe armé, etc. On va désormais chercher les sources des informations que nous recevons ; nous demandons aux « La MONUSCO n'aide ni le M23, ni les ADF qui sont nos ennemis communs » jeunes de se donner le temps de vérifier les informations avant de les partager avec d’autres personnes ».