Le Mozambique a décidé de renforcer sa coopération militaire avec le Rwanda alors que l’insurrection menée par la branche de l’État islamique en Afrique centrale (ISCAP) connaît une recrudescence dans la province de Cabo Delgado.

Selon des sources sécuritaires, le gouvernement mozambicain a sollicité de Kigali l’envoi de troupes supplémentaires, ainsi qu’un appui logistique et aérien.

Cette demande intervient au moment où les insurgés multiplient les attaques contre Mocímboa da Praia, Palma et les infrastructures gazières stratégiques du littoral.

Les forces rwandaises déjà déployées dans le pays ont permis de stabiliser certains districts clés, freinant temporairement l’expansion des combattants islamistes.

Toutefois, les Forces armées de défense du Mozambique (FADM) demeurent en difficulté, peinant à sécuriser durablement l’ensemble du territoire.

Les violences récentes ont provoqué de nouveaux déplacements de civils, accentuant une crise humanitaire déjà alarmante.

Les convois humanitaires circulant vers les zones affectées sont exposés aux embuscades, et plusieurs ONG mettent en garde contre une aggravation de la situation.

Outre l’impact humanitaire, la recrudescence de l’insurrection fait peser un risque de débordement vers le sud de la Tanzanie voisine.

Cette instabilité révèle également les fragilités structurelles du Mozambique : dépendance vis-à-vis des forces étrangères, vulnérabilité du corridor gazier et difficultés de gouvernance locale.

Pour les analystes, la décision de Maputo souligne la difficulté à transformer les succès tactiques en avancées durables face à une insurrection enracinée depuis plus de cinq ans.