Dans une communication le samedi 27 décembre dernier sur la RTNC, la chaine nationale, le Général Sylvain Ekenge, qui a une énième fois accusé le Rwanda de continuer avec son soutien au M23, s’est attaqué aux membres de la communauté Tutsi que Kigali se targue de défendre pour justifier la présence ses troupes sur le sol congolais.
Le porte-parole des FARDC a déclaré qu’il faut faire attention quand on veut épouser une femme tutsi, affirmant que celles-ci « font des enfants avec leurs cousins et neveux et pas avec leurs propres maris. »
Des propos très critiqués depuis dans l’opinion publique où le Général Sylvain Ekenge est accusé « d’inciter à la haine contre une communauté persécutée dans les conflits armés dans l’Est de la RDC. »
Pour John Kanyoni, un notable tutsi, il est inacceptable que ce discours soit tenu non seulement par le porte-parole parole des FARDC et pire sur la RTNC qui est la chaine nationale avec grande audience : « Le Général Sylvain Ekenge pense à tous les Tutsis qui servent sous le drapeau en ayant un discours incendiaire ? Monsieur le Ministre Patrick Muyaya en charge de la RTNC, doit-on considérer que notre chaîne nationale est devenue une télévision de la haine ? Je suis surtout sidéré par le journaliste qui relaie avec conviction cette incitation à la haine du général Ekenge », a-t-il écrit sur X signifiant que la justice doit prévaloir pour tous y compris pour les Tutsis.
Innaceptable que ce discours soit tenu non seulement par le porte-parole parole de nos forces armées et pire sur la RTNC qui est la chaine nationale avec grande audience.
— John Nsana Kanyoni (@JKanyoni) December 28, 2025
Le Général Sylvain Ekenge pense à tous les Tutsis qui servent sous le drapeau en ayant un discours… https://t.co/0UYaKHor4F
De son côté, l’historien Benjamin Babunga, qui souligne que les propos du porte-parole des FARDC sont d'une extrême gravité, constituent une incitation à la haine, assumée, institutionnalisée, et surtout... banalisée : « Ces mots divisent, essentialisent, désignent des citoyens comme indésirables, dangereux ou incompatibles avec la Nation congolaise. C'est ainsi que naissent les fractures irréversibles. Or, aucun contexte, aucune guerre, aucun prétexte sécuritaire ne peut justifier qu'un officier de l'armée nationale essentialise des Congolais en fonction de leur origine ou de leurs mariages », a-t-il déclaré.
Au nom d'un faux nationalisme, beaucoup choisiront de se taire face à ces propos d'une extrême gravité. Quand le porte-parole des FARDC se permet, à la télévision publique, de stigmatiser une communauté entière jusqu'à suggérer qu'on ne devrait pas épouser des femmes Tutsi, nous… https://t.co/7R0d0HTu85
— Benjamin Babunga Watuna (@benbabunga) December 28, 2025
Et pour Bertrand Bisimwa, Président du M23 et coordonnateur adjoint de l’AFC, ces propos traduisent la volonté de l’armée congolaise de mobiliser pour une guerre d'épuration ethnique.
Enfin, le ministre rwandais des affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, qui a accusé Kinshasa de collaborer avec les FDLR ; de bombarder et de persécuter les Tutsi congolais, y compris les Banyamulenge ; avance que le général Sylvain Ekenge a lu des notes préparées par des idéologues du génocide comme le Professeur Filip Reyntjens et mis repris des thèses coloniales qui ont jeté les bases de la division "ethnique" et du génocide contre des Tutsi.
Dans cette période de fêtes, où le miracle de Noël devrait apaiser les esprits, le régime de Kinshasa prend malheureusement le chemin inverse, sombrant, de manière vertigineuse, dans l'horreur génocidaire.
— Olivier J.P. Nduhungirehe (@onduhungirehe) December 28, 2025
Non content de collaborer avec les génocidaires FDLR; non content de… https://t.co/L2LEVc1lkK