Ce jour-là, 20 août comme aujourd'hui, mais en 2006, vers 18h30, alors que le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Apollinaire Malu Malu, s’apprête à annoncer les résultats provisoires du premier tour de l’élection présidentielle, des tirs retentissent autour du centre de presse de la CEI où des éléments armés ouvrent un feu sporadique, puis de plus en plus nourri.

La conférence de presse ne pouvait donc plus avoir lieu.

C'est vers 23 heures que Malu Malu est conduit à la Radio-Télévision nationale congolaises par un blindé des Nations Unies, pour enfin annoncer les 44,81 % des voix obtenus par Joseph Kabila et les 20,03 % obtenus par Jean-Pierre Bemba. Les résultats furent contestés par beaucoup de kinois.

Le camp présidentiel accusa alors JP Bemba de provocations multiples, notamment de propos incendiaires diffusés sur sa chaîne de télévision, et même d’une tentative de "coup de force".

Dans l’entourage de Joseph Kabila, certains affirmaient que JP Bemba avaient fait venir de l’extérieur de la capitale des troupes en renfort de celles qu’il y entretenait, et représentait désormais une "menace" qui ne pouvait être ignorée.

Le lendemain, en vue de la décrispation de la tension politique qui semblait vive, le Comité international d’accompagnement de la transition (CIAT) avait alors décidé de rencontrer les deux candidats.

Mais pendant qu'ils étaient reçus par JP Bemba chez lui, plusieurs chars d’assaut de la Garde spéciale de la sécurité présidentielle (GSSP) prirent position autour de la résidence de JP Bemba, qui s’y trouvait en compagnie de 14 diplomates composant CIAT, dont le chef de la MONUC à l'époque (William Lacy Swing).

Ces blindés avaient ouvert le feu, détruisant l’hélicoptère de JP Bemba qui était garé au fond du jardin.

Les diplomates s'étaient alors réfugiés dans la cave et ce n’est qu’au bout de plusieurs heures qu’ils en avaient été évacués et amenés au siège de la MONUC à l’issue d’une opération conjointe ONU-EUFOR.

(Avec Benjamin Babunga, vi www.babunga.alobi.cd)