Pendant que la MONUSCO poursuit son désengagement de la RDC dont la première étape s'est achevée au Sud-Kivu, certaines voix s’élèvent pour exprimer leur inquiétude dans un contexte d’aggravation de la situation sécuritaire.

C’est notamment celle du Docteur Denis Mukwege qui exprime ses vives préoccupations quant au retrait accéléré de la MONUSCO et au transfert des responsabilités aux autorités nationales.

Pour le Prix Nobel de la Paix, cela « risque de créer un vide sécuritaire et un déficit de protection des civils très dangereux dans le contexte actuel de la guerre d'agression et d'occupation à laquelle la RDC doit faire face. »

« Ainsi, nous exhortons le Conseil de Sécurité à rester saisi de la situation en RDC et appelons le gouvernement congolais et la MONUSCO à suspendre le plan de désengagement pour le Nord-Kivu et l'Ituri et à reconfigurer le mandat de la Mission et de la Brigade d'Intervention, le temps de mener une réforme profonde du secteur de la sécurité et de la justice en RDC et de déployer l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire », déclare-t-il dans un communiqué publié cette semaine.

Le Dr. Denis Mukwege appelle par ailleurs les gouvernements membres du Groupe de contact international pour la région des Grands Lacs ainsi que les représentants des institutions garantes de l'Accord-Cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région « à ne plus tolérer les violations systématiques des droits humains, du droit international, et de l'embargo sur les armes commises par le Rwanda, et à adopter un régime fort de sanctions pour obliger le régime de Kigali à retirer ses troupes du sol congolais et son soutien au M23. »

« Que la population congolaise quitte son sommeil, car l'absence de l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire national et le départ de la MONUSCO vont exacerber un vide qui existe déjà, et la nature a horreur du vide. Il y aura une aspiration de toutes les forces négatives de la région dans les provinces de l'Est entraînant ainsi l'escalade du conflit en cours avec des conséquences humanitaires incalculables, un risque sérieux de << somalisation >> de la région et une menace accrue à la paix et à la sécurité internationales », conclut-il.